21 janvier 2008

Flexi-sécurité

Je suis tombé l’autre soir sur un débat au sujet de la nouvelle notion de flexi-sécurité dont l’absence dans le droit du travail français semble responsable de plusieurs maux de notre société.
Récemment, on apprenait que suite à de complexes négociations, tous les syndicats (sauf les autres !) ont signé un accord allant dans ce sens.
Sur le plateau des représentants du petit patronat se félicitaient de cette évolution.
En gros, le concept de flexibilité de l’emploi, qui signifiait clairement la possibilité pour l’employeur d’embaucher et débaucher selon les besoins, faisait peur aux salariés.
La sécurité qui signifiait clairement la possibilité pour le salarié de savoir en gros ce qu’il va faire de sa vie dans les mois qui viennent et avec quel argent, faisait peur aux employeurs.
La Flexi-sécurité, c’est donc le concept qui met tout le monde d’accord. En gros, en synthétisant ce que les participants de l’émission ont dit sur ce qu’ils souhaiteraient voir établi en France en matière d’emploi, on peut résumer un modèle idéal fonctionnant sur les règles suivantes, et qui serait en fait le rêve de tout employeur :
- On embauche avec un contrat court, ou à durée déterminée
- Quand y’a plus besoin du salarié, on le licencie mais c’est normal, lui aussi il est ok, c’est la flexibilité
- Le salarié devient alors chômeur, il touche des indemnités tout en cherchant un autre contrat court, c’est la sécurité.
J’ai encore mieux, avec la même base :
- on pourrait dire que du coup, les employeurs ont le droit de réembaucher la même personne, en ayant le droit donc de cumuler les CDD, permettant de toujours adapter sa masse salariale à son activité et à ses besoins.
- pour permettre une garantie de parcours professionnel, on pourrait, contrairement à l’interim, organiser cela par secteur d’activité. Ainsi, les allocations chômage touchées par une personne lorsqu’il ne travaille pas seront calculées sur son travail effectué dans son secteur, secteur duquel dépendent les employeurs faisant appel, régulièrement ou non, à ses services.
- Les périodes d’inactivité seraient de temps en temps mises à profit par exemple pour de la formation continue
- Cela permettrait au passage à l’employeur lorsqu’il n’a pas besoin d’un salarié plutôt que de le licencier, de tout simplement ne pas le réembaucher.
Un tel système, s’il existait, coûterait certes cher en termes d’allocations mais garantirait une ultime flexibilité. C’est ce système dont rêvent aujourd’hui les patrons.
Or, ce système existe.
Depuis des années.
Et ces mêmes patrons le montrent du doigt régulièrement en dénonçant un coût pharaonique que représenteraient à eux seuls de méchants bénéficiaires.
Bienvenue dans le monde de l’intermittence !

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