31 janvier 2006

Robson : article dans Lyon Capitale

Philippe a mis en ligne sur le blog de soutien l'article de Laurent Burlet paru dans le dernier Lyon Cap' :

Le pacs, contrairement au mariage, ne garantit pas le droit au séjour. Un brésilien, Robson, vient d’en faire l’amère expérience. Arrêté à son domicile de Villeurbanne, il s’est fait expulser vers Rio de Janeiro.
Lundi 9 janvier, on sonne au domicile villeurbannais de Philippe et Robson. Derrière la porte la police des frontières, venue chercher Robson, étranger en situation irrégulière. Ce brésilien de 28 ans est le compagnon de Philippe depuis plus de deux ans, avec qui il s’est pacsé en septembre 2005. Emmené pour être “auditionné”, Robson n’a retrouvé la liberté que 48 heures plus tard, en débarquant à Rio de Janeiro.
Depuis, son compagnon continue de se battre pour que Robson puisse vivre en France en toute légalité. Le cas de ce brésilien expulsé pose clairement le problème des homosexuels étrangers sans-papiers souhaitant vivre légalement en France avec leur compagnon ou leur compagne.
Contrairement aux immigrés hétérosexuels, ils ne peuvent se marier. Or, actuellement il ne reste bien souvent que le mariage pour obtenir le droit de rester sur le territoire.
“Une fois marié, la loi prévoit que le conjoint étranger reçoit un titre de séjour. Pour cela, il lui suffit de prouver qu’il est entré régulièrement en France et qu’il vit sous le même toit que son conjoint”, précise Frédérique Bidault, l’avocate de Robson et Philippe.
S’agissant du pacs, il en va tout autrement. Pour obtenir des papiers, la circulaire Villepin d’octobre 2004 précise que l’étranger pacsé doit justifier d’un an de vie commune avec son ou sa partenaire. Et c’est bien là la difficulté pour bon nombre de couples et pour Philippe et Robson, en particulier.
“Notre histoire remonte à avril 2003, précise Philippe. Mais nous ne vivons réellement ensemble que depuis janvier 2005”. Pas suffisant, a jugé, en novembre 2005, la cour administrative d’appel, qui a validé l’arrêté de reconduite à la frontière pris en mai dernier à l’encontre de Robson par la préfecture du Rhône.

Discrimination
“Ce que vivent Philippe et Robson, c’est une discrimination très nette à l’encontre des couples binationaux du même sexe, estime Hugues Drappier, président de l’association ARDHIS*. Notre association milite justement pour que l’on ne soit pas dans l’obligation de prouver cette année de vie commune. Pour que les couples homos formés d’un français et d’un étranger aient les mêmes droits que les couples mariés, sur le plan de l’immigration”.
En attendant, Robson est séparé de plus de 5 000 kilomètres de Philippe. Seul un visa de tourisme lui permettrait de revoir son compagnon. Un peu court pour construire une vie commune.

Laurent Burlet - Lyon Capitale

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